S’il y a bien une invention qui marque le 21e siècle, ce sont les réseaux sociaux. Ceux-ci font une percée sensationnelle et ils ne semblent pas être en perte de vitesse. S’ils ont révolutionné positivement beaucoup de pratiques – embauche par exemple –, ils créent également des dépendances, dépression, troubles de la personnalité, etc. Pour fidéliser leurs utilisateurs, les ténors du milieu n’hésitent pas à utiliser des méthodes psychologiques très poussées, s’apparentant à de la manipulation. Les réseaux sociaux répondent, pour l’utilisateur lambda – via des algorithmes complexes – à des besoins primaires d’affection, de reconnaissance, etc. Ils peuvent créer de graves dépendances pouvant notamment conduire à des troubles de la personnalité évitant. En effet, selon une étude, 70 % des utilisateurs considérés comme « accro » souffrirait de cette pathologie.
Dans ce blog, il vous sera détaillé les méthodes mises en place pour fidéliser les utilisateurs au réseau social.
Mécanismes psychologiques de l’addiction
Premièrement, il faut discerner 2 types d’addictions :
- L’addiction physiologique, dont la répétition est symptomatique de la recherche de l’état qu’elle a engendré la première fois (héroïne, autres drogues dures)
- L’addiction psychologique, dont la répétition crée le besoin auquel elle semble elle-même subvenir (jeu d’argent, cigarette, jeux vidéo, etc.)
Les réseaux sociaux appartiennent évidemment à la deuxième catégorie. Le fondement d’une addiction psychologique est la recherche inconsciente de coller à son idéal du moi. Les fantasmes (au sens large, pas uniquement sexuel) enfuis dans l’inconscient se manifestent de façon détournée. La répétition de l’acte inerrant aux addictions psychologiques serait la recherche sans fin de la satisfaction du désir refoulé. La dépendance affective est engendrée par le décalage entre le sujet et la perception de lui-même. L’objet sert de tentative à correspondre à l’image biaisée que le sujet se fait de lui-même.
Il semblerait que les réseaux sociaux se prêtent particulièrement bien à l’addiction. Pour créer une addiction chez le sujet, il faut donc le connaître, mieux qu’il se connait lui-même . Les connaissances sur les utilisateurs sont fonction de leur utilisation. Plus l’utilisateur est actif sur son compte, plus le contenu qui lui sera présenté sera en conformité avec ses attentes (consciente ou pas) et ainsi de suite. De plus, plus il produira du contenu (souvent exagéré) , plus il augmentera sa dissonance entre l’image qu’il tente de renvoyer et sa perception réelle de lui-même, aggravant ainsi la dépendance.
Évidemment, pas tout le monde est susceptible de devenir dépendant aux réseaux sociaux. Il faut des prédispositions psychiques pour en arriver à ce stade. Mais les géants sociaux mettent tout en œuvre pour nous faire passer le plus de temps possible sur leurs applications.
Le fil d’actualités
La première méthode va vous sembler évidente, mais elle joue un rôle clé. Le fil d’actualité sur les réseaux sociaux est constitué de telle sorte que si cela fait un moment que vous êtes membre, il est
très peu probable que vous arriviez à la fin. Il peut être difficile de savoir quand s’arrêter. Imaginé que votre tasse de café se remplisse en même temps que vous la buvez, vous en siroteriez un peu
tout le temps. Le fil d’actualité n’a pas de fin. Notre cerveau n’aime pas la sensation de ne pas avoir terminé quelque chose. Quand une chanson « tourne autour de la tête », il faut l’écouter en entier pour l’oublier. Le fils d’actualité lui, ne peut pas être terminé, il reste dans un coin de notre tête sous une étiquette « tâche en cours ». Les vidéos Facebook se lancent automatiquement lorsque vous défilez. Il est difficile de ne pas la regarder au moins en partie (le temps de savoir ce que c’est). On ne choisit pas de la lancer on ne se dit pas « je vais regarder cette vidéo » elle arrive d’elle-même, nous empêchant de trouver une opportunité de se déconnecter.
Le « vu » sur les messageries
L’ajout du vu sur les messageries (WhatsApp, Messenger) peut sembler bien utile. Mais il cache un mécanisme faisant appel à la pression sociale. Lorsque vous voiler un message, vous savez que votre interlocuteur sait que vous l’avez vu. Il serait considéré comme mal poli de ne pas lui répondre immédiatement. Combien de fois avez-vous dû répondre à un message alors que vous n’aviez pas l’envie, le temps, etc. Tout cela par respect des normes sociales. Cela favorise les conversations via la plateforme. Les utilisateurs sont en quelque sorte forcés de répondre rapidement.
La notification
Chaque notification nous envoie automatiquement une dose de dopamine. Inconsciemment nous espérons à chacune d’entre elles que c’est un recruteur pour le travail de nos rêves, un ami de longue date avec lequel on a perdu contact, ou n’importe quoi d’extraordinaire, d’exceptionnel. Nous serons déçu la quasi-totalité du temps. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela augmente l’addiction. C’est les mêmes mécanismes qui sont en cause pour un accro aux jeux d’argent, on tire la poignée de la machine à sous en espérant chaque fois rafler le gros lot, on est perdant à chaque fois, mais on persévère. C’est l’anticipation de la chose désirée qui crée du bonheur. Ce n’est plus l’utilisateur qui va sur l’application, c’est l’application qui appelle l’utilisateur.
Conclusion
Pour conclure, l’expansion des réseaux sociaux n’est pas anodine. Ces 3 méthodes qui vous sont présentées ne sont que la face cachée d’immergé de l’iceberg. Des compagnies comme Facebook, twitter, etc. qui brassent des milliards de dollars, investissent massivement dans la recherche de nouvelles fonctionnalités. Ces méthodes peuvent sembler malhonnêtes, mais elles sont tout à fait légales et pas franchement immorales.
Calvin Uebelhart SM-C4c
Sources
http://master-geci.fr/comment-les-reseaux-sociaux-rendent-leurs-utilisateurs-dependants/
https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2008-3-page-41.htm